Kinshasa : la nouvelle grille tarifaire sur les transports en commun peine à s'appliquer

A

La nouvelle grille tarifaire sur les transports en commun et les itinéraires publiée par les autorités de la ville de Kinshasa, le week-end dernier, peine à s'appliquer, quelques jours après son entrée en vigueur.
Les prix sont presque restés les même comme au dernier trimestre de l'année 2024, où les kinois ont dû faire face à une hausse exagérée des prix à la course de taxis-bus, bus, mini-bus et surtout taxis-moto. Plusieurs facteurs justifient cette situation selon les experts dans le secteur routier.

Le transport, c'est le temps.

Selon plusieurs chauffeurs interrogés à ce sujet, la faible mobilité, le manque de fluidité dû aux embouteillages monstres que connaît la ville, constitue un véritable handicap et manque à gagner aux conducteurs.
''Le transport, c'est le temps, plus vous perdez le temps, moins vous ferez de recettes à la fin de la journée; imaginez ,vous faites plus de 5 heures sur un tronçon d'une trentaine de minutes, une seule course depuis le matin, alors qu'avant, sans embouteillages, c'est plusieurs courses, on perd le temps et c'est un handicap majeur, manque à gagner pour nous qui sommes contraint de verser la caution à la fin de la journée'', fait savoir l'un des chauffeurs sur l'axe Kingasani-Petro Congo.

L'inefficacité de l'État et l'absence d'un dialogue entre différents partenaires.

L'État congolais sensé réguler le transport en République Démocratique du Congo en général et l'hôtel de ville de Kinshasa se trouve dans l'inefficacité criante qui ne dit son nom, par manque de politique en la matière; difficile d'imposer la loi , pas de bus, pas de routes permettant la fluidité du trafic routier à Kinshasa, à ce jour, la seule société des transports au Congo, TRANSCO, peine à desservir la capitale par son insuffisance des bus, d'où les privés font leurs lois.

L'absence d'un dialogue entre partenaires dont l'association des chauffeurs du Congo, ACCO, l'hôtel de ville, le ministère des transports et les opérateurs économiques, serait également l'une des causes de cette non application de la nouvelle grille tarifaire.

''L'actuel gouverneur ne sait pas négocier ni dialoguer avec nous les conducteurs, le tarif laissé par le gouverneur Kimbuta a tenu plusieurs années, une fois que les conducteurs se soulèvent pour protester contre la hausse du carburant, il savait prendre langue et savait décanter la situation en échangeant avec les partenaires dont l'ACCO'', regretté ce conducteur qui estime que les agents de la police de roulage commis à la régulation de routes et la circulation à Kinshasa se livrent à autre chose et se font passer pour intimes aux nombreux conducteurs, difficile à ce stade de faire appliquer cette nouvelle grille tarifaire, bien que les autres se lancent dans la tracasserie.

Devant cette situation, il y a des victimes, les perdants.

Les perdants.

Devant cette impasse, c'est la population qui depuis plus de 5 ans peine à rallier la ville, son lieu de travail ou de rendez-vous.
Il faut dépenser, avoir suffisamment de l'argent dans sa poche pour atteindre à la destination, les courses ont triplées, chaque conducteurs, impose son prix du billet de transport sur la même itinéraire, sous la barbe impuissante du gouverneur de la ville de Kinshasa et le ministère des transports.

Aux heures de pointe , des colonnes des personnes faisant pieds,( lignes onze), pour emprunter une vieille expression utilisée par les étudiants en marquent de moyens de transport, s'observent du jour le jour sur les artères de la ville de Kinshasa; hommes femmes de toutes générations ,certains avec une marchandise à  la tête, s'empressent et hésitent pas de marcher à de très longues distances, allant de la Nsele jusqu'en ville, sur l'axe Thsangu, par faute de transport et les embouteillages. Les week-end, les jours des fêtes, sont pénibles à circuler à Kinshasa.

Une ville sans routes aux normes.

L'érection des saut-de-mouton, nombreux sans études des faisabilité au préalable à certains endroits de la ville occasion également cette situation, dénonce la population qui en  est la première victime, les embouteillages monstres sur toutes les artères de la ville, sont suite à la défection et aux mauvais états de routes, les conducteurs en profitent pour faire la loi.
Toutefois, le gouvernement provincial de Kinshasa est appelé à faire respecter cette nouvelle grille tarifaire qui ne profite pas à la population.
L'hôtel de ville devrait intensifier le dialogue avec les privés qui œuvrent dans le secteur des transports en commun. 

JP